Rien ne dure.

Ces mots martèlent sans arrêt mon crâne, rien ne dure, personne n’est irremplaçable. Mon meilleur ami en est l’auteur original, voulant nous rassurer que la vie en était ainsi, tourmentée de rivières agitées, et que ces eaux se renouvellent sans arrêt.

Un samedi comme un autre, ma mère et ma sœur sont chez moi, nous savourons l’instant présent autour d’un apéritif, étais-je loin de me douter que la Grande Horloge tournait ? Elle tourne, tourne inlassablement, parfois d’une lenteur accablante, parfois d’une rapidité déconcertante. Et à ce moment, là, je n’entendais pas ce tic-tac effroyable. Un tic-tac qui allait bientôt s’arrêter pour quelqu’un.

Ces dernières années, j’ai vu beaucoup de gens partir, des horloges arrêtées, des amis, de la famille, des connaissances, beaucoup trop de départs qui vous mettent au pied du mur.

Rien ne dure.

Nous naissons, nous grandissons, nous évoluons, nous réussissons, nous échouons, nous vieillissons, nous mûrissons, nous expérimentons ce grand manège qu’est la Vie. Nous la chérissons, cette vie, parfois nous la maudissons. Nous nous exerçons à la chasse au Temps, ne voulant pas écouter les aiguilles qui parfois sont trop bruyantes ou trop silencieuses.

Parfois, nous profitons de l’Instant Présent, nous plaisantons, sommes dans la douceur d’un moment joyeux, et puis, d’une seconde à l’autre tout change. Une pause dans ma bulle, un SMS, la violence d’un message qui vous gifle comme jamais, et vous laisse KO, en état de choc. Appuyée contre le mur, les jambes coupées, assise par terre, appelant la clinique. Le cerveau ne répondant plus, le choc coupant les connexions du cerveau limbique.

Mon père venait de décéder.

Un état de non-retour, un état inaliénable, intransigeant, irrévocable. Le temps détruit tout. Rien ne sera plus comme avant. Pourtant, connaissant son âge, je commençais à me préparer à l’inéluctable. Mais en vérité, nous ne sommes jamais prêts.

Rien ne dure. Mais certaines personnes sont irremplaçables. Un parent, on en a qu’un dans la Vie. Parfois, en tant qu’enfant, on le chérit, on le maudit, on aurait volontiers échangé des places, je ne vais pas approfondir cette partie personnelle, le reste nous appartient à lui et moi. Mais on n’a qu’un père, tel qu’il est.

On se retrouve dans un torrent d’émotions, un cheminement du Deuil, ce Styx à traverser, et que je connaissais déjà … le choc, le déni, la colère, la dépression, l’acceptation, tout cela décuplé, le tout parsemé d’une lourde procédure administrative qu’on voudrait aussi courte que possible. On voudrait que tout soit une farce, une mauvaise blague de sa part. Mais non, il était bien parti, emportant avec lui une partie de moi.

On repasse en arrière le film de sa vie, on regarde des photos, des petits films où il était si vivant, un grand sourire aux lèvres. Quand je suis dans sa maison, je m’attends à le voir surgir, ravi « je t’ai préparé une daube ma puce, tu vas te ré-ga-ler !!! ».

On ne profite jamais assez de ces instants, pourtant si banals à priori … le regarder préparer de savoureux repas pour mieux les partager, regarder un film en sa compagnie car il adorait le cinéma, se promener au bord du lac … Il me disait « La vie est un beau film qui se termine mal. ». Il était nerveux de nature, mais si dénué d’anxiété, voyant les choses telles qu’elle étaient mais pas pire, et comme j’ai pu lui envier cette qualité de vivre la vie sans craindre le lendemain, faire des scénarios alambiqués qui font monter le rythme cardiaque et parsemer les nuits d’yeux grands ouverts. A la fin, nous sommes tous logés à la même enseigne, un aller sans retour, ticket simple.

On part, dénué de tout bien matériel, de tout argent, emportant avec soi ses actes, ses pensées, ses missions de vie. On ne laisse que le souvenir de sa présence, en bas, chez les vivants, qui se questionnent. Quand viendra « mon tour » ? Et que se passera-t-il quand la Faucheuse m’aura envoyée en voyage forcé ? Qu’emporterai-je ? Que laisserai-je ?

Je voudrais que l’Univers / Dieu / whatever m’aide à trouver ce Chemin de Vie qui pourra me permettre de donner le meilleur de moi-même, me dire, oui la vie est un beau film qui se terminera mal pour ceux et celles qui m’auront aimée. Je voudrais continuer à frissonner en urbex, donner du positif aux gens, que la vie me donne ce dont j’ai besoin mais pas plus, me retrouver prête à enfin rencontrer l’Amour qui me correspond, voyager, découvrir, expérimenter. Devenir sage et spirituelle, une bonne personne qui toutefois sait dire ses limites, relativiser, prendre du recul. Réaliser par exemple que remplir sa déclaration d’impôts ne vaut pas quinze nuits blanches.

Juste de quoi me dire, à ma dernière seconde « c’était quand même un bon film ».

Nous sommes dans une Société qui veut que nous ayons peur de la Mort, quitte à bannir ce mot des réseaux sociaux …
Nous voulons tant la chasser, provocant des hystéries collectives, des folies générales et protections fallacieuses : « Nous sommes en guerre !!! La Mort tue !!! ».
Parce qu’Elle est là, et fait partie de la Vie. Elle viendra quand même un jour arrêter votre Montre, non pas votre dernière « Smartwatch » qui finira à la poubelle dans 5 ans ou sera dérobée par un individu sans scrupule, mais celle qui vous accompagne depuis toujours, la Votre, qu’on ne pourra jamais voler.

Rien ne dure.

Je déclare la guerre aux « lol » !!!

Il fut un temps où je fréquentais les sites de rencontres, cultivant à l’époque l’espoir d’y rencontrer une princesse de contes de fées.

Dans ce contexte, je faisais vite le tri … lire des fautes à chaque mot, désolée je ne peux plus. J’ai déjà eu des histoires avec des gens qui n’étaient pas doués en orthographe, mais j’ai vite fait la corrélation. Ce n’est pas une question d’ouverture d’esprit, car l’ouverture je la faisais, me disant que l’autre avait certainement des qualités qui pouvaient me plaire, mais ces personnes n’étaient pas faites pour moi : impossible de parler de culture, des choses qui me passionnaient, de faire des débats … blocage complet. Les « cc sa va ? » … impossible également.

Bien sûr, il y a des gens qui peuvent être atteints de dyslexie », et autres « dys-« , mais si on va par là, 70% des gens avec qui je communiquais étaient donc atteints d’un trouble ? Je ne suis pas d’accord.

Il faut que je vous avoue quelque chose : je suis phobique des fautes d’orthographe, oui je suis une « pédante grammaticale » assumée, et voir des « er » à la place des « é » ou des « ez » à la place des « er », je ne comprends pas ce qu’il se passe dans cette logique. Et quand je ne comprends pas, ça m’énerve. Pourtant des fautes, j’en fais, et je me suis rendue compte de mes limites lors de mes actuelles révisions pour le « Certificat Voltaire » que je prépare. Ou alors je fourre par-ci par-là quelques fautes d’inattention. Mais les grosses fautes, les crimes contre la langue de Molière comme les « enfaite » me font hurler de douleur, littéralement. Il faut avouer que c’est comme ça, et que je ne peux pas changer cette phobie, tout comme ma misophonie.

Pour citer une anecdote personnelle, il y a un bon paquet d’années de ça, j’avais eu un coup de foudre, un gros. Un jour, après en avoir marre de me poser des questions, je lui ai proposé un verre, qu’elle a décliné, mais le lendemain elle m’a envoyé un mail plus explicatif pour me faire comprendre que ce ne serait pas possible entre nous. Bon, ça arrive, un « non » ce n’est ni le premier ni le dernier, parce que c’est la vie et il faut l’accepter, et ça m’a permis de sortir de ma zone de confort (et de plus tard, entendre des « oui » de la part d’autres personnes). Mais ce qui m’a fait complètement changer d’avis sur cette personne était le contenu même de ce mail, écrit en langage SMS. La personne concernée n’avait plus 20 ans.

Langage SMS ? Mais NEXT, miss, sans regret !!!

Mais un mot me fait encore plus hurler, lors d’une conversation épistolaire.

LOL.

Parce qu’il n’y a rien derrière. On peut jeter un lol, par une phrase qui fait rire, mais parler d’un sujet sérieux, et lire en réponse un « lol » me laisse perplexe, lorsque un processus de « prise de connaissance en vue d’une relation » est entamée.

Lol, oui mais que veux-tu dire par là ? Que veux-tu exprimer ? (Parce que ce mot-là, aujourd’hui veut tout et rien dire, un peu comme un vieux livre qu’on cale sous un meuble, ça meuble une conversation, mais c’est plus de l’Ikea bon marché qu’un fauteuil Louis XIV).

Un exemple : je courtisais sur un site une demoiselle qui avait l’air d’être interessante, il y a quelques années. Nous avons échangé nos numéros, et un soir, alors que je lui partageais ma lecture du moment, j’ai eu une réponse qui là aussi, m’a faite vriller : « lolilollll mdrmdrmdr ».

Mon livre était : « Le pouvoir du moment présent » d’Eckart Tolle.
Donc rien de comique là-dedans.

Perplexe par la teneur de son propos, je lui demande plus d’explications, elle m’a juste répondu que pour elle « c’était pipo ». Okay, donc NEXT, pour le « trolol » et également, parce qu’elle ne partageait pas les mêmes valeurs en termes de spiritualité.

Un autre exemple … cette fois-ci j’étais en « relation sérieuse » avec une femme. Avec le temps, je me demandais vraiment ce que j’avais plus lui trouver, j’aimais discuter de choses intellectuelles, elle préférait les potins, parler des défauts et de la vie des autres, et lire « Closer ». Je n’ai rien contre ces gens-là, mais ce n’est pas mon truc ! Je pense que je l’idéalisais complètement. Je lui envoie un jour un SMS assez alarmant pour lui dire que je craignais qu’une de mes amies se soit enrôlée dans une secte. Là encore, rien de drôle, c’est plutôt grave (et heureusement mes craintes ne sont restées qu’au stade de peur, tout va bien pour elle). Et j’ai eu comme réponse « lol ».

J’imaginais la crédibilité de ses messages écrits, de l’image qu’elle pouvait renvoyer, de la mienne par la même occasion, puisque nous étions ensemble.

Quand j’écris, j’ai besoin de propos riches, j’ai besoin d’en savoir plus sur la personne que j’ai de l’autre côté de l’écran. Et le « lol » a le même effet que « cc sa va », un minimum d’éloquence, que diable, notre langue est riche (quoi que, pas autant que l’Allemand, mais c’est une autre histoire), et derrière se cachent des trésors (ne serait-ce que recevoir de belles lettres d’amour non copiées-collées d’un site … ) !

Et puis surtout : si tu dis LOL, le Bon Dieu il tue des petits chatons mignons. A moins que tu n’aimes pas les chats, un autre motif pour te nexter.

Mes débuts dans le web : j’étais une vraie gamine !

Message préventif

Si vous êtes victime de harcèlement ou de dénigrement sur Internet, parlez-en aux adultes. Si vous êtes un adulte responsable qui entendez de la détresse, appliquez les mesures qui s’imposent pour tempérer les situations, de grâce. Le problème est de nos jours TROP GRAVE.

L’histoire : J’ai crée un site par haine

On a parfois du mal à vouloir s’imposer quand on est jeune, chercher par tous les moyens de satisfaire ses besoins primaires. Grâce au développement personnel, j’ai compris que le besoin de reconnaissance faisait partie de mon identité. Et c’était encore plus le cas sur les bancs de fac.

Remontons le temps. On est en 2000, j’arrive en première année de BTS Assistant de Direction (oui … je me suis suis dit allons là, on verra bien). Mon site amelieonline.net vient tout fraichement de sortir, souvent agrémenté de mises à jour plus ou moins ratées. Mais je venais de découvrir une passion (qui allait devenir vocation), et le soir, à peine rentrée dans mon studio, je me jette sur mon PC pour faire du développement, faire des sites annexes, bref, je m’amuse à découvrir HTML au lieu de faire mes devoirs. Mon cadeau de mes 18 ans, c’était un livre sur Dreamweaver (l’IDE le plus en vogue de l’époque) et sa licence. Oui, donc au moment des faits, j’ai 18-19 ans.

Je suis comme une folle. Je crée des tutoriels pour ma classe, et espère que le site aurait son petit succès. Je ne manque pas, lors de la présentation officielle devant ma classe, face à ma prof principale de parler de mon site. Je reçois des messages sur mon livre d’or, des bonjours, de ma prof et de mes camarades. Mais le site n’est pas trop visité, j’ai du mal à trouver mon style, à la fois sérieux et trop second degré. En même temps, mes camarades ne sont pas « geeks » dans l’âme, pendant que moi, je navigue dans le « Deuxième monde » de Canal+, ancêtre du « métaverse ».

L’affaire de la photo à scandale

Du coup, je balise, et profite du projet « journal des promos AD du lycée » dont j’ai la charge pour écrire un article et faire la pub, venez sur mon site il est cool. Mais il y a un hiatus.

Quelques jours avant la distribution du canard, en fin de page de mon site, je publie une photo accompagnée d’un commentaire, destinée à une personne (hors du lycée et sans la nommer) qui m’avait profondément blessée. Le site ressemblait donc à ça (désolée je n’ai plus d’archive de cette version, la seule trace c’est cette demi-page imprimée toute pixelisée) … j’ai flouté volontairement l’image en question, qui était récupérée sur le web et qui m’avait amusée.

C’était quand même, avec le recul, vraiment osé, je n’aurais jamais dû faire ça, d’autant plus qu’on a du mal à faire le lien entre l’annonce de l’histoire de la « personne dangereuse » et la photo qui l’accompagne. On peut vraiment croire que je me moque de mes lecteurs, que je cherche à les provoquer. Mais on peut se montrer bête quand on a 18 ans.

Et un soir, en rentrant, je reçois un mail de la part des deuxième année, qui me fait part de leur indignation, agrémenté d’un bon « t’as rien compris à la vie et certainement rien au c… ». Je me sens en colère car c’était plus caricatural et vindicatif que pornographique, mais je consens à enlever la photo fissa. Mais le mal était fait. Le week-end arrive, je suis chez maman et … coup de fil.

AIE. Ma prof principale. Donc je lui explique ma version des faits, elle se montre douce et compréhensive, mais qualifie mon acte de « potache » (ce qui en soit est vrai). Ma maman, témoin de la conversation, me donne une bonne engueulade aussitôt raccroché. Le lundi, tout le monde me tombe dessus, camarades et profs : « Vous imaginez demain si ça tombe en conseil de classe ? A l’annonce de votre nom? devant le directeur de l’établissement ? ». Mon moi de l’époque a ressenti pendant longtemps un gros sentiment d’injustice : « Comment, je mets des tutos, des choses utiles sur ce site, et tout ce qu’on retient, c’est cette stupide photo ??? M… alors, allez tous vous faire f…. !!! ». Oui, au lieu de remettre en question mon contenu, je remettais la faute sur les autres, facile.

L’affaire Loft Story

Quelques mois plus tard, nous sommes en 2001 et le Loft apparait. Je demeure toujours une geek asociale et aigrie, même si je fréquente assidument une bande de copines du lycée où j’ai passé le bac, et je communique sur IRC. Mais je n’apprécie pas les filles de ma promo. A l’époque je les jugeais superficielles, et elles me trouvaient trop bizarre (HPI es-tu là ?). D’autant plus que je traversais une période compliquée, je me posais des questions sur mes orientations amoureuses, bref je n’étais pas bien dans mes pompes.

Je progresse dans mes apprentissages du web, je crée une plate-forme accessible par login et mot de passe pour ma promo pour qu’elles aient du contenu un peu fun. Sauf qu’il y a eu un contenu pas du tout fun … sauf pour moi. Je crée pendant l’été un site annexe sur cette plate-forme, parodie du site du Loft, où je mets en scène les filles que j’apprécie le moins. Avec les mêmes graphismes, les mêmes codes de couleur que le site original, je m’amuse de ouf, paf, dans leur tête. Mais je n’en parle pas trop autour de moi, laisse les gens qui veulent bien le découvrir. Je pensais fermer ce site tôt ou tard, parce que certains propos allaient loin. Puis je méconnaissais le droit : même en accès « privé », le droit à l’image s’applique. J’allais même plus loin : mon prof de français, qui avait alors humilié le projet du journal devant la classe, prenait le rôle de Castaldi !

Puis vint le drame, en plein cours d’anglais, alors que je provoquais quelques voisines au lieu d’écouter la leçon, la déléguée souffle à ses voisines l’existence du site parodique. Là je vois les menaces directes des principales concernées. Ce que j’ai fait ? J’ai pris la fuite en plein cours, face à une prof désemparée, et file fissa à mon studio pour effacer toute preuve d’existence ce cette catastrophe qui se préparait. Et j’ai fait la morte pendant plusieurs jours, prétextant être malade auprès de la vie scolaire.

Bien sûr, à mon retour j’ai eu des comptes à rendre. Sincèrement, j’ai regretté ce site. Car entre-temps, nous vivions toutes la catastrophe AZF et ça nous avait rapprochées, et je m’étais montrée assagie dans ma virulence et mes jugements. Ce coup-ci, ma maman n’a eu aucun vent de cette affaire, il vaut mieux, pour elle et pour moi, car elle aurait vraiment été déçue.

Heureusement il y a eu ma prof principale qui a été là, car je suis allée direct lui confesser mes actes, et dans son attitude un peu maternelle envers moi, m’a alors défendue (même si elle ne cautionnait pas du tout mon « œuvre », normal), elle m’a conseillé de travailler sur mon besoin de vengeance, et a tempéré le conflit qui aurait pu aller loin. Beaucoup plus loin. Je l’en remercie encore et passe un bonjour à elle en passant. Nous sommes toujours en contact, des décennies après. Une femme adorable qui a su prendre le temps de m’écouter quand j’en avais besoin.

Pourquoi j’ai fait ça ?

Parce que j’étais une adolescente qui manquait de confiance et d’estime d’elle-même, en mal de reconnaissance et qui ressentait beaucoup d’injustice. Ancienne victime de harcèlement moral au collège et au lycée, je voulais absolument qu’on aime ce que je faisais, qu’on admire mon travail, quitte à basculer dans la provocation. Je subissais en parallèle du cyber-harcèlement sur IRC, des gens qui n’hésitaient pas, par simple gratuité de m’insulter, ce qui m’avait rendue à l’époque aigrie et très anxieuse. Je ne m’en sers pas d’excuse, j’avais tort sur toute la ligne. Mais la haine est un cercle vicieux, quand on est jeune, on a la haine quand on reçoit de la haine.

Le message final de mon moi actuel

Ce post se voulait au départ être une confession, confession de mes bêtises, de mon tempérament, du mal que j’ai pu faire.

De dire aussi que j’ai appris de mes erreurs. Et que la leçon à retenir c’est que tout créateur est responsable de son contenu, et qu’à ce jour, j’y suis très sensible.

Mais au fur et à mesure de l’écriture de ces lignes, j’ai beaucoup réfléchi sur cette histoire et l’actualité. Il y a autre chose à dire.

Aujourd’hui les temps ont changé, et le partage d’infos est plus facile. Il y a vingt ans, transmettre de l’info sur internet devait demander du travail. Il n’y avait pas les réseaux sociaux.

Et c’est ça qui est terrible, car ils sont vecteurs aggravants du harcèlement scolaire. Les jeunes qui ont recours à ces pratiques sont mal dans leur peau et ne se rendent pas compte qu’ils peuvent briser des vies ce faisant. Communiquer derrière un écran est facile, trop facile. Aujourd’hui des jeunes se suicident pour une page en trop, une phrase de trop. Ils n’ont plus de répit, aussitôt sortis du collège/lycée, ça continue sur leur téléphone !

Faites attention aux informations que vous véhiculez, elles peuvent causer beaucoup de mal.

Du tutoiement sur les réseaux sociaux

Je vais être honnête : un truc m’agace. Le vouvoiement sur les réseaux sociaux. Cette phrase peut être absurde mais elle ne l’est pas tant que ça. Dans la vraie vie, nous Français, on aime bien, quand on ne se connaît pas, mettre cette distance verbale, quitte à fustiger son interlocuteur qui glisserait un « tu » indélicat. Personnellement, ça m’arrive. Idem pour les Allemands avec leur « Sie », les Espagnols avec « usted ». Bref.

J’ai eu cette idée de post en voyant une conversation tourner au combat de poissonniers sur un thread Facebook (pléonasme), qui concernait la critique d’une photo, avec cette fameuse phrase « ouais, déjà on ne se connaît pas je ne vous permets pas de me tutoyer ! « .

Mes premiers « surfs » sur la toile datent de fin novembre 1997, soit 8 ans après la création du Web, dans le CDI de mon lycée. A l’époque, seule une certaine « elite » pouvait créer du contenu dans la toile, il fallait savoir les bases du HTML et se débrouiller avec un logiciels FTP, donc une certaine intelligence. C’était le bon temps, tu pouvais même avoir Thierry Lhermitte en prof pour qu’il t’explique tout ça (dire que je me suis débarrassée de ce CD :'( , je suis dépit) :

Mais quelque chose m’a frappée. Dans cet univers virtuel, les créateurs et ceux qui postaient dans des forums faisaient un peu comme partie d’une communauté. Rappelez-vous qu’à l’époque (pour ceux qui étaient nés, c’est un temps que les moins de 20 ans etc …), Internet était le support du projet Autoroutes de l’information et finalement, cet internet était une ideosphère qui devait réunir le monde. Pourquoi s’embêter avec un « vous », franchement, puisqu’on est tous copains ? C’était le bon temps, où les insultes envoyées étaient bon enfant, et faisaient rire.

Voici d’ailleurs un extrait d’un texte intéressant que je vous invite à lire, et qui donne une idée dans quoi on baignait à cette époque, et c’était vraiment ça (inutile de préciser que je suis tombée de haut, naïveté adolescente oblige) :

[…] Ensuite ce discours a pris une deuxième direction, parallèle de la première, consistant à valo­riser sur un mode quasi religieux le nouveau monde d’Internet. La forme rhétorique, complémentaire de la disqualification, est celle du prosélytisme. L’idée selon laquelle le réseau Internet pourrait bien servir à réaliser concrètement les vieux rêves de « conscience planétaire » du « New age », l’idéal d’une « unification universelle des consciences » ou encore la montée vers la « noosphère » chère à Teilhard de Chardin (jésuite et philosophe, qui inventa dans les années quarante la notion de « noosphère » et plaida pour une « collectivisation des consciences » à l’échelle planétaire), est devenue très populaire dans certains milieux proches de la « Toile ».

https://journals.openedition.org/ress/604

Du coup j’ai balancé une référence de la Netiquette. La Netiquette peu de gens savent ce que c’est pourtant ça date de 1994, et c’est un « contrat » (inclus dans les RFC du web) ou plutôt une charte des bonnes attitudes à avoir sur le Net. Rien de très officiel mais ça a été longtemps une référence à l’époque où le Net comptait 200 millions d’utilisateurs, et que le cadre était assez mal légiféré. Il est stipulé dans la discussion :

L’usage, dans les forums, veut qu’on utilise le tutoiement, c’est une pratique courante, bien que non généralisée sur l’ensemble des forums.

Tutoyer un inconnu sur internet, n’est pas considéré comme malpoli (encore que ça dépende du contexte et de l’usage qui règne sur le forum en question), alors que tutoyer un inconnu dans la rue, est beaucoup plus délicat (sauf rapports d’âges « favorables »)

Quand j’ai commencé à utiliser internet, il y a un paquet d’années, les articles sur la netiquette prévenait que le tutoiement ne devait pas être mal pris, que c’était l’usage le plus répandu. L’article, sans doute traduit de l’anglais, du coup, ne le mentionne pas.

Il serait quand même intéressant de traiter ce sujet, afin que les gens ne connaissant pas la nétiquette, et peu familiarisé avec l’usage des discussions sur internet, ne se sentent pas intimidés. Il ne faut pas confondre tutoiement et manque de respect. Le vouvoiement peut aussi être irrespectueux quand il est utilisé pour établir une distance.

Le tutoiement n’est bien sûr pas une obligation de la nétiquette, mais il n’est pas un comportement grossier, comme certains pourraient le penser. Internet aboli pas mal de frontières, quand on ignore l’âge, le sexe, et le statut social de la personne avec qui on discute, à bâtons rompus. ça vaut quand même le coup de le mentionner!

Wikipedia

Un bel exemple de jolie page des années 90 avec le règlement de Usenet.

Bien sur, dans les années qui suivirent, dans des cadres « formels » comme des lettres de motivation, je vouvoyais mais je n’ai jamais abordé sur les réseaux et IRC en « vous ».

Voilà un peu pourquoi ça me fait de la peine. D’autant plus que beaucoup de gens s’insultent bien comme il faut, tout en gardant le vouvoiement. Style, je t’insulte et te manque de respect, mais je reste polie.e, tavu. Paradoxal tout ça.

Personnellement, je vais être dure mais je le ressens tel, je trouve que le vous sur internet, de par mon vécu (23 années sur la Toile), a un retentissement condescendant et hypocrite, surtout quand on le voit suivi d’injures. Après, il y a une génération excusables de Boomers (la génération de mes parents, nés après-guerre qui ont donc 60-70 ans) qui sont arrivés dans les années 2000 et qui ne connaissaient pas les us et coutumes et pensent que le vouvoiement est donc de mise. Et je pense que de débarquement de gens méconnaissant ces principes, et la centralisation du net, tuant les communautés de passionnés, qui est à l’origine de cet abandon du « tu » qui nous était cher, à nous, premiers arrivés.

Donc ne m’en veux pas si je te tutoie, internaute, même si tu me vouvoies auparavant, car ce sont mes règles, mes repères, et si tu es respectueux je le serai aussi 😉 . Je garde le vous pour mes prospects (et encore !), mes conversations sur LinkedIn (réseau professionnel oblige, donc formel) ou les organismes-suceurs.

Ces organismes-suceurs-là

Non, PHP n’est pas « OK boomer »

Il y a quelques jours je suis tombée sur cet article, réponse à un tout autre billet de blog que j’avais plutôt trouvé pertinent.

J’ai été à la fois dev et lead dev. J’ai pu me confronter à des problématiques de gestion d’équipe dans une structure où il y avait quelques soucis qui ne dépendaient pas de moi, et ça retraçait assez fidèlement ce qu’une boite doit faire pour garder une bonne équipe. Ce n’est pas uniquement une affaire de garder un dev, mais garder une vraie équipe soudée et productive dans la satisfaction. A mes yeux, une boite qui comprend ces points a un gage de qualité. Mais passons, ce n’est pas le sujet. Le sujet a été une seule phrase, tellement absurde que je n’ai pu m’empêcher de la twitter : « Twitter a démarré avec Ruby; Facebook avec PHP ; deux technologies bien pourries et so OK Boomer aujourd’hui. » (sic).

Déjà, ça manque d’argument, pourquoi « pourries », et puis ce « ok boomer » tellement dénué de sens …

Je n’ai pas d’affinité particulière avec Ruby, j’ai déjà bidouillé avec Ruby On Rails, que j’ai trouvé pas mal … mais sans plus.

Pour moi PHP représente tout la dynamique du web, et pour preuve, c’est le rare qui tienne encore debout et qui ait autant de popularité depuis 25 ans. Je ne parlerai pas de Go, qui a sa côte de popularité, mais tout frais, ou de Javascript qui a engendré NodeJS qui pour moi est plus une mode. Javascript n’a son intérêt qu’en front-end, à mes yeux.

Au commencement … il y avait … juste du script pour page HTML en fait …

Je me suis mise en premier à PHP car c’était à mes yeux celui qui allait pérenniser, j’ai eu comme une intuition qui me disait de foncer dedans. Car ce n’était pas gagné, au début des années 2000, les entreprises préféraient embaucher des développeurs ASP ou J2EE pour leur back-end et applications web. Fraîchement sortie des bancs de fac, je ne pouvais pas payer et investir pour apprendre ASP sur un serveur dédié, alors que PHP est disponible gratuitement.
Je passe cette discussion avec le « petit Gregory du Japon » (il se reconnaîtra) qui m’avait balancé en 2000 : « si tu fais un jour du PHP je me ferai nonne. Oui, tu as bien lu : NONNE ». Challenge accepted. J’attends toujours que tu mettes le voile, Greg.
Donc j’ai continué à me pencher sur le vilain petit canard, ce PHP qui pouvait « additionner des salades avec des macaronis ». Et il suffit de regarder du code legacy pour se rendre compte de ses faiblesses … le PHP 4 objet avec ses constructeurs spéciaux (car le langage n’avait pas au départ été conçu pour le modèle objet), il fallait parfois réinventer la roue pour faire des itérateurs, ses noms de fonctions natives à la one-again (on a str_​getcsv et puis après strchr, un coup underscore, un coup pas, logique les gars ?) et surtout son faible typage (toujours d’actualité mais en voie de progrès. Mais n’est-ce pas un bon point, aussi ?). Mais PHP était un langage facile à apprendre, et il l’est toujours : pour ceux qui veulent se faire la main en programmation, c’est un bon début.

Le souci de qualité

Pourtant 25 ans après, PHP est on ne peut plus présent, ASP ne fait plus parler de lui et J2EE se raréfie. Il est même devenu plus costaud qu’avant … son modèle objet se peaufine, le typage se fait de plus en plus strict, et puis les librairies évoluent de plus en plus notamment avec l’apparition de SPL, mais également des librairies. Vanilla PHP n’est plus trop d’actualité, on a vu apparaître PECL, PEAR, et aujourd’hui la star c’est Composer, qui permet d’installer à la volée bon nombre de bibliothèques, et d’analyseurs syntaxiques. Car le développeur PHP d’aujourd’hui est soucieux de la qualité de son code : il fait appel à des analyseurs (notamment PHP-Stan) et produit des tests unitaires et des tests fonctionnels (Behat …).

La puissance des frameworks et des design patterns

La force de PHP, après avoir proposé moult CMS tels que SPIP, Joomla … dans les années 2000, a résidé dans l’apparition des frameworks, qui ont solidifié les bases du langage pour permettre non seulement aux devs de coder plus proprement, mais également de pouvoir définir des architectures évoluées en fonction des design patterns (ce qui fait de plus en plus penser à une structure type JAVA) : Zend Framework, Symfony et Laravel en tête de liste. Des architectures qui évoluent et peuvent solliciter efficacement des API REST pour permettre une mobilité des données, segmenter le code en multi-repositories pour permettre une meilleure maintenabilité du code. Et par ce biais, a permis aux CMS d’évoluer, on pense à Drupal ou Prestashop qui ont intégré Symfony dans leur code.

PHP a également gagné en performance et scalabilité grâce à FPM, qui permet de pouvoir lancer plusieurs versions du serveur. Et by the way, Facebook utilise toujours PHP … en sous-marin mais toujours …

Toujours en évolution !

A ce jour, PHP 8 est en prévision, avec plein d’améliorations, notamment le Just In Time. Et j’avoue avoir bien reçu PHP 7.4, car je l’avais attendue longtemps depuis des années, cette feature : PHP 7.4 intègre les déclarations de type d’argument. Enfin on peut typer les propriétés d’une classe !!! Yes we can ! Yalla !

Aujourd’hui PHP est devenu plus qu’un simple outil de scriptage pour sites web :
– il permet de réaliser des scripts en ligne de commandes et tâches automatisées, et on peut même créer des exécutables !
– il permet de programmer de vraies applications web
– il permet efficacement de se connecter avec une base de données, de manière de plus en plus sécurisée via les requêtes préparées

Il est PARTOUT, et même Microsoft, qui avait lancé ASP, le soutient dans les séminaires. Les débutants peuvent facilement l’appréhender en manipulant progressivement leurs pages HTML, et en guise de cerise sur le gâteau, la communauté des développeurs PHP est LARGE, depuis toujours. Vous séchez ? Vous avez obligatoirement des forums, des sites, la doc officielle régulièrement mise à jour, des Slacks pour vous aiguiller. Et il reste open-source et gratuit !

Alors sérieusement, PHP, un langage pourri et OK Boomer ?

Devs : on a tous débuté …

Rappelez-vous : dans mon article « Fuck you Masterboy », je mentionnais ce fameux site où j’avais crée mes premières lignes en PHP. C’était vers 2002-2003. Et comme je le mentionne dans « Comment archiver sans trop pleurer », je suis en train de gratter dans mes sources pour déterrer mes vieux projets.

Et ça tombe bien, j’ai trouvé les sources de ce site, que je mets à dispo sur Github : amelaye/MasterboyForEver . Alors pourquoi je fais ceci car en fait, c’est assez difficile de le faire marcher, peut-être même impossible pour certains.

J’y suis à peu près arrivée avec de la patience …

Parce qu’il y a eu beaucoup de mes élèves, lors des cours que j’ai menés, qui ont pas mal culpabilisé. Entre autres une jeune femme remplie de détermination et de bonne volonté, mais également dotée d’une faible confiance en elle, que j’avais mentorée pour Openclassrooms. J’avais énormément apprécié cette mission, car elle avançait vite et elle voulait réussir son année, des qualités qu’on prof/mentor ne peut qu’admirer. Elle (ainsi que d’autres) tenait hélas parfois une petite moue, et un œil triste « mais non je fais de la m…, la preuve je peux pas être autonome, je pompe des scripts par ci par là, je comprends pas pourquoi ci pas pourquoi ça, toi tu sais le faire, je voudrais coder comme toi. » … Et là, en position de lotus dans ma toge blanche, je lui répondais systématiquement « de temps et de patience tu necessiteras … ». Car ses doutes étaient normaux, je les avais traversés. Du coup j’ai eu envie de raconter l’histoire de ce site et de son affreux code qui marchait quand même.

Pour contextualiser le projet, en fin 2002 j’étais en licence pro internet, sortant d’un BTS qui n’avait rien à voir, et n’ayant à mon actif que des sites full HTML et bidouillages JS. La programmation, je n’en avais aucune notion, et la pire des surprises que cette licence m’avait faite a été de commencer par l’apprentissage de …

… JAVA …
Oui. Ils ont fait ça.

Bon bref, inutile de dire que j’avais complètement décroché cette partie-là, et que ce qui avait sauvé mon année a été le HTML, les bases de données et la communication. Dans le lot il y avait du PHP, le langage que je voulais absolument apprendre, bien que découragée par les cours. Dans ce cas, il n’y a pas de secret, il me fallait trouver un projet qui puisse à la fois me motiver et me permettre d’utiliser et comprendre PHP. A l’époque je tenais un site sur Masterboy, qui marchait plutôt bien, car il était le seul site francophone qui parlait à ce point du groupe, du coup c’est ainsi j’ai voulu sortir de ma zone de confort.

J’ai commencé par prendre un script existant pour faire une « fan-zone » dans laquelle on pouvait s’inscrire et partager dans cet espace. Puis quand j’ai fait mon stage, j’ai voulu mettre un peu plus les mains dans le cambouis, mais tout en piochant par-ci par là des bouts de code que je trouvais sur le web (sérieusement il n’y a pas mieux pour comprendre). C’est vraiment du taf de débutant, on y remarque entre autres :

  1. Les shorts tags. Bon à l’époque ça se faisait pas mal d’utiliser les shorts tags, je me souviens qu’en licence on ne nous avait pas déconseillé de les utiliser.
  2. Les multiples appels aux scripts de connexion. Au cas où le premier ne marchait pas, les autres peuvent mieux marcher, pensais-je.
  3. Douce époque où les requêtes n’étaient pas préparées. A cette époque je pensais aussi qu’il fallait faire des mysql_num_rows() après chaque requête même si on n’en avait pas besoin. On ne sait jamais qui peut le plus peut le moins, nesspa. D’ailleurs sur admin/liste.php la requête y est deux fois … on ne sait jamais, je vous dis.
  4. Ne me parlez pas de la programmation objet, je n’ai rien compris à ça.
  5. C’était bien de récupérer les variables en get du genre « num= » en $num, register_globals c’était la belle vie … puis PHP5 est arrivé et ça a changé.
  6. Gros embrouillamini sur mboy.php mais comme ça marchait, je ne me suis pas soucié de ça (j’ai hélas été longtemps adepte du « tant que ça marche casse pas les noix de coco. » à mes dépens …).
  7. Le camelCase ? Nan connais pas …
  8. L’indentation ? Mais ça marche, donc casse pas les noix de coco.
  9. Ha les die() avec des erreurs bien explicites … et puis la profusion de @ devant les fonctions au cas où il y aurait un bug mais chut …

ET SURTOUT : Je bidouillais parfois direct « en prod », surtout les bases de données. Et donc un jour, en voulant exécuter le script qui effaçait un post, bien ça m’a … TOUT effacé 🙂 j’étais sans filet, je n’avais aucun utilitaire pour sauvegarder mes bases (en même temps je ne maîtrisais à l’époque pas du tout Linux donc j’étais en mutualisé), et je n’avais même pas pensé à l’utilité d’un dump avant toute manipulation #lalose … ce qui explique le joli message en rouge sur la page d’accueil 😀 … voilà voilà …

Donc voilà ce que j’avais pondu à l’époque. Mais je m’auto-pardonne, parce que je sais que je devais commencer et on fait tous des choses moches quand on commence. Du coup comment puis-je flageller mes élèves qui sont de bonne volonté mais culpabilisent de leur rendu ?

Rendez-vous dans 10 ans pour que je voie votre super-code, les amis 😉

Fuck you, Masterboy ! (ou pourquoi je me suis à moitié désinscrite de Facebook)

Ça faisait déjà pas mal de temps que je dégraissais mon compte Facebook. J’avais déjà temporairement désactivé mon compte il fut un temps, mais il y a eu ce je ne sais quoi d’addictif qui fait qu’on replonge.

Parce que Facebook est un gouffre, un gouffre à temps, un gouffre à relations, comme tous les réseaux sociaux et que finalement, penser que des données aussi personnelles que j’ai pu envoyer nonobstant mon humeur, c’est dangereux. Donc j’ai écrémé au fur et à mesure, supprimant commentaires, likes, partages, au fil des années, même chez mes « amis ». Il fut aussi un temps où j’ajoutais des amis, comme ça, pour me rendre intéressante auprès d’inconnus qui connaissait telle ou telle personne, copain d’urbex potentiel, car oui j’ai voulu me faire un peu de pub via ce biais. Et j’ai déjà « fait le ménage » dans ma liste d’amis. Faire le ménage, sans se soucier que ceux qu’on « supprime », derrière il y a un être humain.

Je ne vous le cache pas : à chaque suppression de ma fiche dans vos profils, je voyais mon compteur décrémenter et ça me pinçait le coeur. Et ça me faisait d’autant plus mal si j’avais connu la personne. Qu’avais-je fait de mal ? dit de travers ? Mais pourquoi, et autant de questions qui me taraudaient. Car pour moi, un ajout d’une personne que je connaissais c’est une marque d’attention, retrouver avec joie mes anciens camarades de classe, ancienne phobique sociale, pour moi c’était suivre le quotidien, prendre des nouvelles et donner des miennes. Si je supprimais quelqu’un que je connaissais, c’est qu’il m’avait contrariée.

Pour tout vous dire, mon adolescence a été difficile, sur le plan relationnel. Ne sachant pas vraiment communiquer, je me suis trouvée des refuges et l’un d’eux a été la musique dance des années 90, et dans le lot, il y avait un groupe qui me faisait briller les yeux : Masterboy. J’aimais leur musique, même si c’est de la musique en boite de qualité moyenne, et je leur trouvais des têtes de gentils, je me disais qu’ils devaient être super sympas en potes ! Je collectionnais tout ce que je pouvais trouver sur eux : c’étaient comme des amis. Bien sûr il y a un équilibre fragile dans les refuges où on idéalise les gens, c’est une forme d’amour. Qui comme on dit, rend aveugle.
J’ai REMUE CIEL ET TERRE, écumé toutes les FNAC de France pour dénicher leur premier album « The Masterboy Family », introuvable, pour avoir tous leurs CD. Ma mère s’en souvient encore. Jusqu’à la création d’Amazon, qui l’avait en stock. J’ai mis 5 ans à chercher. 5 ans.
J’ai même une fois crée une carte de vœux à la main pour souhaiter l’anniversaire de Tommy.
De 2001 à 2005 j’ai tenu le site masterboy.fr.st que j’avais fait de A à Z, sauf les photos. Je crois même que c’est mes premières lignes en PHP. Mes premières lignes EN PHP les gars, c’est pour Masterboy que je les ai faites !!!!


— MES. PREMIERES. LIGNES. EN. PHP. —


C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup …
Je n’ai jamais pu les voir en concert, mais j’avais fait des pieds et des mains en 2005 avec mon premier amour pour aller voir Klubbingman (Tommy) setter au Kinky Palace. Il y avait Enrico avec lui, je n’ai pas pu résister au fait de le prendre en photo sans lui demander, j’avais osé parler à Tommy pour lui dire bonjour et demander une photo dédicacée, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait Enrico, c’était trop d’émotions. Il s’en est rendu compte et j’ai vu à sa tête qu’il n’était pas content. ça m’a trotté dans la tête pendant des années. Je suis désolée, Enrico …

Puis il y a eu les réseaux sociaux et j’ai eu le courage de les demander en amis, tous les trois : Tommy, Trixxi et Enrico. J’étais contente car je pouvais les suivre. L’ado intérieure était ravie d’autant plus qu’il ont sorti dernièrement un nouvel album.

Puis un jour est venu le drame.
J’ai vu un ami en moins dans ma liste. C’était Trixxi.
Quelques jours après avoir reçu un mail de Tommy où il ne dit même pas bonjour en réponse à ma demande : pour les 30 ans du groupe, il prévoyaient une tournée mondiale de concerts. Sauf en France où il n’y a que Strasbourg dans le cadre d’un « event années 90 ». Si tu es du Sud, paie tes kilomètres. En plus, je déteste cette ville.

En fait j’ai trouvé ça moche. Car oui je n’osais à peine liker ou mettre des commentaires, mais c’est juste que … je n’osais pas. Ces gens-là, fut-il un temps où j’aurais pu donner ma vie pour aller les voir. J’avais même prévu d’aller à Strasbourg (reminder : je hais cette ville) en mai, avec possibilité de Backstage, mais étant donné les circonstances ce n’est plus la peine. Je ne sais pas pourquoi elle a fait ça. Quais-je dit de travers ? L’avais-je mérité après tout ce dévouement ? J’étais une fan number one ! C’est hyper dur de subir ça, ça m’a juste crevé le cœur. On ne fait pas le ménage dans son Facebook quand on est artiste !!! J’avais ouvert la boite de Pandore, les idoles portent bien leur nom.

– ach, tu fffais koi après le Konzert ?
– che vais chouer à gui dépenzera le pluz zzzzon pognon !
– ach zer gut, che peux chouer ?
– jaaaaaa gerrne, toll !
– on est touzzz drès gondeeeents $$$

Je n’ai pas supprimé mon compte, pour la bonne raison que j’en ai besoin pour mon projet AD Urbex, et pour suivre ceux qui m’intéressent en les « followant ». Alors pour ne plus subir ce pincement, j’ai supprimé tout le monde en mettant un message sur mon mur.

Mais ça ne m’étonne pas. En 1997, je me suis inscrite au Fan-Club mais je n’ai jamais rien reçu de leur part : ni carte, ni rien. Je n’ai jamais su ce qu’il s’était passé. Mais déjà, ils me décevaient. J’espère que vous avez bien profité de l’argent de mes parents pour vos Rolex ou vos Porsche !!!

Je ne suis pas en colère, je suis déçue. Et un peu à la limite du dégoût. Je pensais que ces gens avaient de la considération pour leurs fans, je me rends compte que ce n’est pas le cas. Alors je vous rends la pareille : fuck you, Masterboy.

Et ne me parlez plus de ce groupe …

La clope, la vape et moi …

Personnellement j’ai une expérience compliquée avec le tabac. J’ai le souvenir enfant et adolescente d’avoir été une fervente défenseure de l’air sain, évitant le préau du lycée les jours de pluie, ça n’empêchait pas ma mère de me poser des questions. Elle savait que je ne fumais pas, mais l’odeur de mes vêtements de fumeuse passive empestaient si fort que le doute pouvait s’installer. Mon premier souvenir de cigarette ? 14 ans en voyage scolaire aux Pays-Bas, une taffe, peut-être deux et j’ai craché mes poumons aussitôt. Suite à cette expérience, mon cerveau avait assimilé cigarette = pas bon, pouha = poumons crachés, et loin de moi l’envie de réitérer.

Quand on me demandait une « clope », je répondais « non je ne fume pas, ça donne le cancer. » en bonne donneuse de leçons. Je me réjouissais de mes bonnes habitudes et refusais de subir la fumée des autres. J’ai en tête ce souvenir d’un trajet pénible en train pour rentrer chez mes parents un vendredi soir, ne trouvant de place que dans le wagon « fumeurs ». Je me sens vieille du coup en écrivant cette phrase. Oui j’ai connu l’époque des wagons fumeurs et des gens qui avaient leur cigarette au bec au bureau.

Puis est venue une période un peu difficile, j’avais 20 ans, j’avais rencontré un garçon que je croyais gentil, mais il a décidé de rompre d’une façon un peu moche au bout de deux mois (zapper l’anniversaire de sa copine, c’est pas très classe, tu vois …). Et dans ma tourmente, je l’ai fait … peut-être que l’inhalation passive y était pour quelque chose, et je trouvais quelque chose de relaxant au final à humer la fumée des autres … je ne me cherche pas d’excuses, mais j’ai fini par acheter un paquet de cigarettes, le paquet rouge de « Gauloises » légères. Et ça ne m’a pas déplu cette fois, j’ai voulu dire à mon corps « non, je VEUX que tu fumes alors tu fumes », j’ai réitéré.

Au final, je n’ai jamais vraiment réussi, et tant mieux pour moi, à être dépendante de cette m…, peut-être parce que je me contentais juste de « crapoter », ou peut-être parce que j’avais la chance d’avoir des parents non-fumeurs … ce qui m’a finalement rendue « fumeuse occasionnelle ». Je ne fumais que lorsque j’avais mes poussées d’angoisses, ou alors j’étais celle qui « taxait la clope » à un pote en soirée. Le paquet me durait quatre jours dans le pire des cas, mais ça ne m’empêchait pas de sentir les effets pas glamours : haleine de chacal au réveil, cendres sur le bureau, et vêtements qui sentent le tabac froid. A une époque, j’ai opté pour le cigarillo, le petit « Café-Crème » que j’ai consommé à la même fréquence. Et ça a duré des années comme ça, alternant des cycles.

Puis un jour j’en ai eu marre, et je me suis dit quitte à me détendre, qu’un livre de poche coûtait le même prix qu’un paquet, puis au moins la couverture ne comprenait pas de photos ignobles d’escarres, cancers et autres difformités. A cela, on peut dire que les réformes sur les paquets ont leur petit effet. Je suis restée longtemps 100% non-fumeuse, un peu plus de deux ans, puis un jour j’ai racheté un paquet « pour voir » … et je n’avais rien perdu. Beurk.

Et un jour, mon chat est mort, ce chat qui regardait d’un air intrigué mes volutes de fumée, quand je me posais sur le canapé … avec le chagrin difficile à gérer, je suis retombée dans la spirale des cycles. Moi qui portais l’exigence de chercher une compagne non-fumeuse, j’étais mal placée. Et cet été, alors que j’étais en mode « zero clope … pour le moment » j’ai rencontré quelqu’un, du genre « je ne fume pas, je n’ai jamais fumé, et si tu fumes c’est sur le balcon ». Chouette, parce qu’il n’y a rien de plus immonde que de sentir la fumée quand j’ai le nez dans mes tartines le matin. Mais les aléas de la vie aidant, mon stress grimpant, j’avais à nouveau une montée … bon si je ne fume pas devant elle, je prends quand même le risque d’avoir un cendrier qui traine sur le bureau, les vêtements qui sentent, la non-garantie d’avoir une haleine fraiche-colgate tous les jours, et puis je n’ai pas envie d’acheter une image moche qui va avec, etc etc … et puis … et puis j’ai pensé à ces odeurs intrigantes qui sortaient des cigarettes électroniques de mes collègues de bureau. Au début je me suis méfiée … est-ce sain d’inhaler un produit chimique qui CHAUFFE ? Il y a du plastique là-dedans ? Sérieusement, où est le piège ???

J’étais dans la rue. A gauche, le bureau de tabac. A droite, la boutique spécialisée de vape. La pilule bleue ou la rouge ?

Et voilà comment j’ai un jour franchi la porte de ces vendeurs spécialisés, gouté aux e-liquides, la plupart en 0% de nicotine, parce que finalement, ma dépendance était surtout dans ma gestuelle, plus que dans les substances. Parfois je rajoute quelques gouttes de boost de nicotine, mais sans plus. et des pièges, il n’y en a pas. Du moins il n’y a pas assez de recul à ce sujet, mais entre le Propylène Glycol, la Glycérine Végétale, et des arômes qui rentrent dans la composition des compléments alimentaires, je me suis sentie rassurée (avez-vous lu la liste des composants d’une cigarette ? Qu’on ne me dise pas qu’il vaut mieux fumer que vapoter). Et il n’y a pas de plastiques dans les atomiseurs.

C’est ainsi que j’ai découvert l’univers de la vape et sa philosophie : monter des set-ups, comprendre les lois d’ohm, faire ses propres liquides etc … il y a là dedans une part de créativité geek qui m’amuse bien, je dois dire. La cigarette électronique, ce sont des milliers de personnes qui sont délivrés de l’enfer du tabac. Sans compter les fumeurs passifs autour d’eux. Car non, il n’y a pas de « vapotage passif ». J’ai également découvert les vertus apaisantes du CBD, ce qui fera peut-être l’objet d’un billet. Bon il y a eu un souci, la miss n’aimait pas l’odeur de la vapeur … mais mince, je ne vais quand même pas aller sur le balcon pour vapoter comme une fumeuse, non ?

Est-ce que tes fringues vont sentir ?
Est-ce que ce sera le SMOG dans ton salon ?
Est-ce que tes jolis dessins vont jaunir ?
Bah … non, quoi.

Je ne pense pas fumer à nouveau du tabac un jour (et en plus, ça jaunit les livres). Après, peut-être trouvera-t-on une maladie déclenchée par le vapotage. A ce moment là, je pense que j’arrêterai. Là où le bât blesse, c’est que j’ai déjà reçu des remarques désobligeantes sur ma nouvelle habitude, chose qui ne se produisait pas avec la « tueuse ». A ces gens-là, j’ai envie de leur dire : « Informez-vous, éteignez TF1, et au fait … j’ai 37 ans, donc … je suis grande et je sais ce que je fais, merci. »

C’était plus qu’un chat …

Il y a sept ans de ça, j’adoptais un chat … à l’époque je sortais d’une grosse déception amoureuse, peut-être la plus forte de toute ma vie (façon mange ça bien comme il faut, tu l’as cherché), et qui m’avait conduite à découvrir les joies du running (je sais, ça rappelle fortement « Forrest Gump », mais c’est vrai que ça soulage), mais ça ne suffisait pas.

Alors j’ai fait une chanson composition musicale :

Mais il fallait autre chose, une présence, un compagnon, une boule de poils qui m’apporte cette affection que j’avais besoin.

C’était alors un nouveau coup de foudre qui m’attendait, cette petite boule de poils toute noire avec de graaaaands yeux jaunes tout mignon, tout gentil. Et on a appris à se connaitre.
La première des choses qu’il fallait faire, c’était lui trouver un nom et je n’étais pas inspirée : les chats trouvés en fourrière n’ont pas de noms choisis à la SPA, et j’ai mis le temps avant de trouver. Mais le minou bien que tout doux et gentil, se révélait vite assez caractériel et aimait bien exiger pour se faire servir. C’est ainsi qu’est venu « Pacha », puis « Pasha » car l’orthographe avec le s est aussi possible et je trouvais ça plus sympa sur lui … et puis phonétiquement ça ne change rien.

Pasha s’est montré au début craintif, anxieux, parfois sur la défensive : il est resté caché le premier soir et a exploré mon appartement petit à petit. Il est resté muet durant deux trois mois, posant de multiples interrogations … mon chat ne miaulait pas, ce n’était pas un causeur. Et puis un soir, il s’est mis à s’exprimer.
Un peu.
Beaucoup.
Et parfois c’était devenu beaucoup trop.
Pasha était en fin de compte un vrai petit orateur, ce qui occasionnait parfois de vraies conversations, chacun dans son langage, et même des disputes, comme un vrai petit couple.

Ha, au niveau couple. Mes amantes devaient se tenir à carreaux avec lui et surtout ne pas s’aviser de parler mal à son sujet. Je suis même allée jusqu’à rompre car une d’entre elles avait eu (sans le vouloir, je pense) un geste un peu brusque à son égard alors qu’il voulait lui dire bonjour. Mon lit était SON lit et il avait sa place, même quand je dormais avec ma moitié. Il a partagé mes crèves, veillant sur le lit à côté de la malade que j’étais, nous avions fini par compter l’un sur l’autre, à notre façon.

En Pasha bien nommé, il aimait le foie gras et le saumon fumé, et a failli par atteindre un bon poids de 6 kilos au stade adulte. Il se prenait pour le petit roi, déambulant dans les pièces comme une petite panthère : je suis Bagheera, le maitre de ces lieux. Il était jaloux, parfois possessif : il n’aimait pas le téléphone, et me tournait autour en pestant dès que je commençais à parler au combiné. (alors que 5 minutes avant, il dormait et se fichait bien de savoir que je m’intéressais à lui). Si ça n’allait pas comme il le voulait, gare, il pouvait se glisser dans mon panier de linge sale pour y laisser une remarque, à sa façon.

Il adorait les femmes, et craignait les hommes.

Et puis un jour ça vous tombe dessus, sans prévenir. Je l’ai amené chez le vétérinaire car il avait des crises de vomissements. Le verdict est tombé. Insuffisance rénale aigüe. Il s’est est sorti une première fois. Pas la deuxième.

Il est parti. Il n’avait pas encore 8 ans.

Des gens m’ont dit « ce n’est qu’un chat ». Non ce n’était pas qu’un chat. C’est un compagnon qui a suivi mes aventures pendant 7 ans. M’a vue rire, m’a vue pleurer. M’a rappelé à son bon souvenir un jour où ça n’allait vraiment pas. Me faisait obligatoirement un câlin au réveil, ronronnant à mon oreille. C’était mon ami. Et je suis aujourd’hui inconsolable. Même si je m’accroche, continue le sport, ce programme de bioinformatique, ces révisions pour ma certif Symfony.

Je cherche des exutoires, j’ai découvert l’œuvre inspirante de Sophie Calle, qui a collaboré entre autres avec Pierre Lapointe, que j’aime beaucoup. Ce travail tourne autour de son chat mort, et du vide que crée sa perte.

Inspirée par ce kaléidoscope créatif, j’ai alors pensé à lui créer une chanson, un air jazzy à la guitare sur lequel je vais travailler avec mon professeur.

Je lui ai dédié cette mini-série urbex « Ravage et Désolation » pour exprimer par l’image mon état intérieur.

J’ai pris rendez-vous avec mon tatoueur, lui exposant mon idée, car une page se tourne.

Il n’est plus là. Et je n’aurais jamais pensé, il y a 7 ans, que perdre un animal pouvait faire aussi mal.

C’était plus qu’un chat.

Spark, deux ans après.

Il y a un peu plus de deux ans, je m’inscrivais au programme Spark, comme je l’avais mentionné dans un de mes anciens posts.

Et depuis ? Que s’est-il passé ? Comment ai-je affronté mes soucis du quotidien, développé mon leadership, sorti ma version 2.0 ?

2016
Dès que le programme commence, c’est sur les chapeaux de roues. On me demande de réaliser des travaux, et le premier n’est pas des moindres. Je demande à 25 personnes de me citer 3 qualités ! Ouch, ça commence pas mal … et déjà ça fait réfléchir sur l’image que je donne de moi. Je suis agréablement surprise. De plus, le hasard a voulu que je fasse une rencontre amoureuse, et que je démarre dans une nouvelle entreprise  à ce moment-là.
Au bout du deuxième et troisième mois, il se passe quelque chose d’étrange. Tout se passe bien, c’est le monde des Bisounours, l’enfant que j’étais se réveille à nouveau, j’ai juste envie de me servir au buffet de la vie et de faire pleeeiiiiiin de choses. Je termine mes projets prévus, et je me dis « whouah, je fais quoi en 2017 ? ».  Comme je n’avais pas de tableau blanc, je prends la porte de la pièce qui me sert de bureau (promis je rends l’apparte nickel) et fais un tableau sur lequel je colle plein de post-its, en deux mots je suis juste en train de SCRUMER mon année :

Je me sens déraisonnable, je veux courir le Marseille-Cassis, faire une formation de photographie, devenir mentor chez OpenClassrooms en parallèle de mon job, passer une certification Symfony, une certification niveau A de mon allemand, et surtout je VEUX ETRE CONFERENCIERE AU PHP FORUM … bref je me sens UNSTOPPABLE.

2016 s’achève, je suis en larmes à l’idée de quitter cette année qui a été si belle, malgré les difficultés que la vie apporte, malgré tout.

2017. Le printemps.
J’avance au fur et à mesure mais sens que mon année va être chargée. La vie a fait que ma relation s’est terminée en février, et les choses dans mon travail sont en train de changer, il y a du mouvement, mais qui me déplait : j’étais bien dans mon ancien service, et ça doit être re-visité ! Je pose ma candidature de mentorat, et la réponse tarde. Mince, je dois tenir mes engagements, hop, je m’inscris en formation photo, via une école en ligne.
Je suis encore un peu sous le coup de ma rupture et dans une mauvaise énergie, le programme SPARK se termine et j’ai fini tous les modules. Mais à ce moment-là, je fais un rejet total de Franck Nicolas, et de la communauté Spark  … mon esprit tout entier ne peut plus le supporter, mais à la fin, pour qui se prend-il à faire ses leçons de choses ? et ce fan-club qui l’idôlatre, qui reprend toutes ses expressions, c’est bon les gens, c’est un humain comme vous, avec ses qualités et ses défauts, et il fait caca comme tout le monde !!! Et puis c’est bon, c’est fini, j’ai plus besoin de lui. Je tiens de moins en moins bien mes miracle mornings, je n’ai jamais été du matin de toutes façons.

Je débroussaille mon site AD URBEX : il y a un souci au niveau du référencement, ce qui explique le peu de visiteurs !!! Je veux faire parler de mon projet, je fais une grosse compagne de com’, contacte les webzines et les journaux, et La Nuit me dédie un article !!! J’adore !!!

Au final, le mentorat ne peut pas se faire. Aïe, j’accuse le coup, comme un boxeur qui tombe sur le ring ! ça fait vraiment mal à l’égo, et demande conseil auprès de ma coach perso. Mais je rumine, rumine, rumine, et je ressasse, encore et toujours. Et vient le coup de grâce : un problème au pied, pas grave mais assez méchant pour m’empêcher de courir pendant plus d’un mois, poser mon pied par terre est douloureux et cette coupure avec le sport, alors que je courais souvent, me perturbe. Au travail, je comprends que je ne pourrai pas avoir le poste que je convoitais, et ne le vis pas très bien. J’essaie de relativiser : Franck disait bien « Vous allez avoir plus de problèmes, car vous allez agir plus dans votre vie !! Vie = Problèmes !!! ». Sur ce coup ci, notre coach des coachs, il n’a pas tort ! Mes post-its eux, se retrouvent barrés petit à petit quand les challenges sont réalisés, ou décalés de mois en mois, en mode agile, mais je commence à réaliser que j’ai surestimé ce que je pouvais faire en un an. Qui me dit que cette année 2017 s’accomplira en deux, voire trois ans ?

Vient le moment tant attendu : mon dossier est retenu pour le PHP Forum !!! Et c’est juste dément cette sensation que j’ai ressenti à la réception de cette réponse positive, aussitôt suivie d’un bon moment de stress. Cette présentation est faite lors d’un séminaire qui regroupe les meilleurs développeurs de France. Il fallait que j’assure, et j’ai relevé le défi fin octobre. Je me donne une tape sur l’épaule, je suis fière de moi, et recommencerai volontiers.

Et puis je m’inscris également en auto-entrepreneur, pour accroitre mes revenus, et je ne pensais à ne plus avoir à faire cette démarche, après l’avoir été pendant une année il y a dix ans. Mais je voulais réussir ce challenge, pour monter que j’en étais capable. Au travail, je commence à me poser des questions, je veux monter en compétences, je sens que je le mérite, mais je n’ai pas la reconnaissance en retour. Je décide de me fixer un bon repos pendant les vacances de Noël, et passe le nouvel an dans un petit village de montagne pour faire le point sur ma vie : mince, j’avais fini Spark, mais elle est où, la Amelaye 2.0 ??? Je ne savais pas encore, dans ce bilan trouble et incertain, que j’étais dans ce que Franck appelait le « printemps », j’ai semé, semé, mais rien ne pousse encore. Franck, il me manque au final, je finis par réécouter ses podcasts et pense que malgré ce côté « mascotte »,  il a quand même une méthode qui a fait son effet chez moi. Give me more, Franck !

2018. L’été.
Je ne projette rien de nouveau pour cette année, me contentant de reconduire mes projets de l’an passé qui n’ont pas abouti.

A la TV, un reportage montre les travers des coachs en ligne, et Franck n’est pas épargné. Mais on a beau dire tout ce qu’on voudra, sa méthode donne un sérieux coup de pied dans la fourmilière. Et puis il est juste … humain, avec ses qualités et sa part sombre, comme nous tous.

Je termine mes certifications en allemand. Le bilan est super satisfaisant, en sachant que ce n’est pas évident d’apprendre une langue étrangère une fois adulte, ich bin so stolz auf mich !!
Je décide pour pallier certains trous dans ma confiance en moi, de m’inscrire au Week-End Spark. Au final ça aura été une bonne décision, car niveau travail, j’ai perdu le sens, je tourne en rond et sens que j’ai fait le tour, et une nouvelle opportunité s’offre à moi : celle de monter en compétences et de devenir lead dev. Challenge accepted, je démissionne, non sans regrets car j’ai des valeurs, et j’avais des projets chez eux. En parallèle, une chose incroyable se produit : j’ai une nouvelle chance pour être mentor chez OpenClassrooms ! Deal ! Et je me régale de me sentir utile.
Quand à mon apprentissage de la guitare, tout devient plus simple : ce qui me semblait impossible me devient accessible.

Les graines que j’ai semées poussent enfin, et d’un coup !!! C’est incroyable !! Mais je ne relâche pas. Car dans mon travail actuel, les challenges sont de mise et des gens comptent sur moi. De nouveaux challenges jamais relevés, parfois difficiles, mais qui valent vraiment le coup.

Je me mets alors à faire quelque chose de nouveau : j’investis mon argent dans certains placements : je me forme, et j’utilise mon don ultime découvert lors du deuxième module de Spark, mon hypersensibilité, pour mettre à profit mon intuition. J’entends parler de blockchain, d’ICO, de crowdfunding, et … j’ai faim d’en savoir plus, j’ai ce même coup de coeur qu’il y a 20 ans quand j’ai découvert Internet et le web … c’est juste l’avenir, I’m part of it  !!! Give me more !!!

Mon bilan à deux ans
Je commence à comprendre comment je fonctionne, quand je dois me poser et quand je dois donner un coup de levier à mes projets. J’ai l’impression d’avoir pris un bon coup de maturité, je pense différemment, je suis moins en proie à l’émotionnel et à la peur, je ne cède plus à l’autosabotage et me remets en question en me fiant à mon ressenti. Un mélange d’être toute autre mais de retrouver des anciennes part de moi que la vie avait dissimulées. Ai-je parfois des coups de mou ? Bien sûr ! Ai-je parfois des réveils stressés en plein milieu de la nuit ? ça m’arrive. Comme tout un chacun, mais plus comme avant.

Amelaye 2.0 est sortie cette année. Et ça fait du bien !

Et j’ai une petite idée d’Amelaye 3.0 😉 … la suite au prochain épisode.